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Les contraintes cardiovasculaires du badminton

Les contraintes cardiovasculaires du badminton

Le regard de Frédéric Baillette, badiste.

DES COMPÉTITIONS ÉPROUVANTES

En badminton, les matchs se jouent (actuellement) en deux sets gagnants de 21 points avec deux points d’écart, et peuvent se poursuivre jusqu’à 30 points maximum (dans le cas où aucun joueur n’arrive à devancer son adversaire de 2 points)1 . Par ailleurs, les joueurs étant regroupés par série en tournoi (en fonction de leur classement fédéral : classement par points [CPP]), les rencontres sont souvent très équilibrées. Il n’est donc pas rare que les sets se terminent sur des scores particulièrement serrés, comme 21- 19, voire 30-29, et qu’un match ne se gagne qu’au terme de trois sets ! Ainsi, on estime que la durée d’un match varie entre 25 et 45 minutes, le temps de jeu effectif variant entre 33 et 50 % (Tab. 1). D’autre part, la majorité des compétitions organisées par des clubs prenant la forme de tournois, les compétiteurs qui vont jusqu’en finale peuvent jouer jusqu’à sept matchs dans une journée. Un temps de récupération d’au moins 20 minutes entre chaque rencontre est imposé par le règlement fédéral. Le parcours des joueurs accédant aux phases finales peut donc s’avérer particulièrement éprouvant, d’autant que les tournois s’organisent, la plupart du temps, sur un week-end (samedi : simples et/ou mixtes ; dimanche : doubles hommes et dames) et que nombre de compétiteurs s’inscrivent sur deux tableaux (simple et double, par exemple), voire sur trois (y ajoutant le mixte, lorsque les organisateurs l’autorisent). Enfin, il est à noter que, bien qu’existent des catégories d’âges, depuis septembre 2014 – les “certificats de surclassement” ayant été supprimés –, les “jeunes” peuvent s’inscrire en “senior” (excepté si le règlement de la compétition inclut une limitation d’âge). Il est donc devenu courant que des cadets, voire des minimes, disputent des compétitions contre des adultes2. Seul le niveau de jeu du joueur, apprécié par son encadrement, doit être pris en compte.

NÉCESSITÉS TECHNIQUES ET CONSÉQUENCES TACTIQUES

Lors d’un échange en simple, les adversaires sont en continuel mouvement. Les joueurs passent instantanément du rôle de défenseur à celui d’attaquant. Globalement, l’objectif de l’attaquant est d’atteindre la cible constituée par le terrain adverse (le volant pouvant être considéré comme une fléchette, même s’il peut s’avérer parfois tactiquement judicieux de viser le corps de l’adversaire). Et l’objectif du défenseur est de couvrir au mieux son terrain-cible (comme d’ailleurs en volley-ball) et de renvoyer le volant, si possible, en mettant à son tour son adversaire en difficulté (en simple, chaque joueur évolue sur – et défend donc – une surface de 35 m2 environ). Tactiquement, il faut donc “bouger” son adversaire (le faire se déplacer en profondeur et en largeur) pour créer des espaces libres (où ensuite pouvoir “poser” le volant), ou le déborder pour le contraindre à des retours “faciles” permettant de marquer en finesse ou en puissance (smash, rush). Après chaque volant touché, il est impératif de se replacer immédiatement au “centre du jeu”, afin de couvrir au mieux les zones où le volant risque de revenir rapidement. Le badiste enchaîne donc constamment des séries de déplacements (pour aller à la rencontre du volant), suivis d’une frappe (qui peut être explosive et comporter un saut afin de décocher, “planter”, un smash puissant) et de replacements (pour protéger son terrain des trajectoires les plus dangereuses pouvant être produites en retour par son adversaire).

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