La mort subite non traumatique liée aux activités physiques et sportives. Docteur Alain CALMAT, Président de la Commission médicale Sport Santé du CNOSF.
Je pense à tous les sportifs, jeunes ou moins jeunes, qui au cours de leur pratique sportive ou pendant une
période de repos, ont subitement perdu la vie à cause d’un arrêt cardiaque. La mort causée par le sport,
directement ou indirectement, est un échec. Chacun sait en effet qu’à condition d’être pratiqué dans de
bonnes conditions, le sport est un élément essentiel du développement physique et psychique de l’individu.
C’est également un élément de plus en plus reconnu dans l’arsenal thérapeutique, que ce soit en prévention
primaire, secondaire ou tertiaire.
Malheureusement, pour des raisons variées, dont certaines sont encore méconnues, des accidents dus aux
activités sportives sont encore trop fréquents. Des accidents cardiaques aigus et irréversibles, rares mais
terribles, emportent des sportifs en pleine possession de leurs moyens, parfois sans prémices, laissant les
familles dans le malheur. Ce deuil, le mouvement sportif – les médecins, les scientifiques et les responsables
sportifs – le partage. Le devoir du mouvement sportif est de rechercher tous les moyens pour lutter
efficacement contre ce terrible fléau.
C’est le sens de l’engagement pris par le Comité National Olympique et Sportif Français, son président,
Denis MASSEGLIA, et moi-même, Président de la Commission médicale et Sport Santé, auprès de Pascal
CANDAU, Président de l’Association 14, que ce dernier a fondé après le décès de son fils Maxime au cours
d’un match de handball en mai 2009.
Nous pouvons certes incriminer un certain nombre de causes extérieures pouvant favoriser l’accident mais il
faut encore mieux cadrer les efforts physiques, surtout s’ils sont intenses, et mieux dépister les risques. Bien
que de nombreux travaux scientifiques aient été menés pour mieux connaître cet accident vital, que de
nombreux spécialistes médicaux et des personnalités du mouvement sportif alertent les pratiquants sur les
risques de cet accident, et que de plus en plus de précautions soient prises, des zones d’ombre et d’incertitude
persistent.
Le mardi 26 janvier au matin, des experts se sont réunis. Ces personnalités qualifiées représentaient, d’une
part, les institutions publiques et les sociétés savantes, et d’autre part, le monde sportif (les dirigeants, les
entraîneurs, les éducateurs et les sportifs eux-mêmes). Des exposés et des débats qui s’en sont suivis sont
sortis des réflexions et des préconisations qui doivent améliorer les attitudes nécessaires pour mieux prévenir
la mort subite non traumatique du sportif.
Trois rapporteurs ont restitué ces travaux que vous trouverez ci-dessous :