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L'ULTRA-ENDURANCE

L'ULTRA-ENDURANCE

Quel impact sur le système cardiovasculaire ? Un dossier coordonné par le Dr Jean-Michel Guy - revue Cardio&Sport N°34 - Janvier 2013. Mise à jour janvier 2017.

SOMMAIRE

1 Le coeur de l’ultra-endurant se détériore-t-il ?
Dr Jean-Michel Guy (Saint-Priest-En-Jarez)

2 Les bâtons en trail : ça marche !

Guillaume Millet (Saint-Etienne)

3 Ce que doit savoir le cardiologue sur l’ultra-trail
Dr Stéphane Doutreleau (Service de Physiologie et d’Explorations Fonctionnelles, Strasbourg)
Introduction


INTRODUCTION

 

Le marathon, course mythique durant des décennies, continue
à passionner des milliers de coureurs chaque année. Mais
les participants aux épreuves de longue durée ne cessent
d’augmenter, imposant aux organisateurs la nécessité d’une
sélection à l’inscription.

Psychiatres, psychologues et sociologues se sont intéressés
au phénomène de l’ultra-endurance ces quinze dernières années,
apportant leurs théories pour tenter d’expliquer l’essor
de ces épreuves. Les médecins, souvent surpris de ce niveau
d’effort, ne cessent de se poser des questions concernant
l’impact de ces nouvelles épreuves sur la santé des coureurs
et se demandent si cela n’est pas déraisonnable. Même si la
pratique des sports extrêmes a toujours existé, d’une façon
assez confidentielle au début, elle a explosé depuis 10 ans,
offrant à beaucoup de sportifs qui prennent le départ de ces
courses de “nouvelles sensations”. Au-delà de cette évolution
vers le plus long, le plus de dénivelé, le plus difficile…
le praticien se doit de connaître au mieux ce nouveau type
d’épreuve et les contraintes du système cardiovasculaire
dans des conditions extrêmes, afin de conseiller les pratiquants
et détecter les sujets à risque.

Ce dossier est principalement orienté vers la pratique de l’ultra-
endurance en course à pied, laissant de côté volontairement
les courses longues en vélo sur route ou tout terrain,
les épreuves d’iron man de triathlon ou les raids par étapes
ou multisports.

Il n’y a pas de consensus sur la définition de l’ultra-endurance.
Classiquement, on l’applique à des épreuves qui vont
dépasser la durée de 6 heures (mais certains marathoniens
terminent en 6 heures !!) ou bien, et c’est sans doute plus
parlant, à la longueur de la course. Les puristes estiment que
cette discipline commence réellement au-delà de 100 km,
tandis que d’autres placent la barre entre 50 et 70 km. Certaines
épreuves se déroulent sur des routes souvent plates
(100 km ou 24 heures) et d’autres en pleine nature (ultratrails)
où le cumul du dénivelé et les conditions environnementales
(altitude, température, terrain) iront s’ajouter à
la difficulté de la simple longue distance. Il existe en 2012
environ 30 courses françaises de plus de 100 km sur chemins
(contre 5 en 2000) et certaines sont nées il y a maintenant
plus de 50 ans ! Le fait nouveau tient principalement
au nombre de participants au départ et à une médiatisation
internationale pour certaines. Donc vous allez croiser, si ce
n’est déjà fait, des sportifs lors d’une consultation qui vous
interrogeront sur leur projet de course d’ultra-endurance, sur
leur capacité à réaliser ce type d’épreuve, sur les risques cardiaques,
les précautions à prendre, les façons de se préparer,
et vos conseils seront très appréciés plutôt qu’un regard et
des paroles évoquant la folie de cette “entreprise”.

Avec l’interview de Julien Chorier (rubrique “Evénement”),
l’un des meilleurs “trailers” français actuels, vous aurez découvert
le monde de l’ultra-performance. Nous aborderons
dans le dossier la question des limites du système cardiovasculaire
et de la fatigue myocardique au cours des épreuves de
longue durée, puis l’apport (assez récent) de l’utilisation des
bâtons sur l’économie de course en général et musculaire en
particulier et, en conclusion, sur « ce que doit savoir le cardiologue
de l’ultra endurance ? ».
 

 

 

Ultra-endurance, Trail, Contraintes cardiovasculaires



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