Aller au contenu principal

Cœur et natation

Cœur et natation

Physiologie cardiovasculaire. Dr Jean-Michel Guy.

NATATION ET CARDIOVASCULAIRE

L’article qui vous est résumé ici date de 2013 vous direz-vous. Oui, mais il a attisé la curiosité de Jean- Michel Guy. À juste titre, car s’il est un sport qui intrigue vis-à-vis des contraintes imposées au système cardiovasculaire, c’est bien la natation. Pensez donc ! Un sport qui se pratique allongé et dans un environnement relativement hostile – froid, pression hydrostatique, poussée d’Archimède, mode de ventilation imposé par la technique de propulsion choisie – pour l’Homme ? C’est d’ailleurs un des seuls (le seul ?) sports où le même pratiquant peut participer à une demi-finale puis à une finale olympique après quelques dizaines de minutes de récupération. Un point sur la physiologie cardiovasculaire de ce sport pour préciser son utilisation potentielle en réadaptation cardiovasculaire, même datant de 4 ans, ne nous est donc pas apparu superflu.

Pr François Carré

 

INTRODUCTION

La natation est une activité ludique très populaire, qui pourrait être une option efficace dans le maintien et l’amélioration de la santé cardiovasculaire. Cette pratique sportive complexe sur le plan physiologique et décriée à travers certaines publications sur ses dangers cardiovasculaires potentiels mérite que l’on approfondisse le sujet. Cet article, basé sur une importante bibliographie, apporte la preuve de l’intérêt de cette pratique physique sur l’amélioration des facteurs de risque cardiovasculaire, mais aussi pour certains patients atteints d’une maladie cardiaque.

CONTRAINTES CARDIOVASCULAIRES DE LA NATATION

Les contraintes cardiovasculaires spécifiques à ce sport sont liées à la position allongée du corps, au mode respiratoire et aux muscles utilisés. Les spécificités du milieu de pratique et le niveau technique ont aussi un impact sur le système cardiovasculaire. L’immersion, de par les forces de compression, impose au corps une augmentation des pressions vasculaires, un changement du volume de la cage thoracique et une augmentation du retour veineux. Secondairement, l’augmentation de la précharge ventriculaire et des pressions cavitaires droite et gauche augmentent le débit cardiaque de 30 à 60 %. Cette immersion et les variations de température du milieu stimulent le système nerveux autonome, surtout parasympathique, avec limitation de la fréquence cardiaque.
En outre, l’élévation des pressions atriales gauche et droite augmente la diurèse, l’excrétion sodée et inhibe la sécrétion d’hormone antidiurétique avec réduction du volume intravasculaire. Les sujets entraînés, nageurs ou coureurs à pied, ont des concentrations d’adrénaline et de noradrénaline circulantes plus faibles que les sujets non entraînés. Mais seuls les nageurs ont une sensibilité réduite des barorécepteurs. Le coût énergétique de la nage résulte de la relation entre les forces de traction et de portance.

...

Articles reliés