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Syndrome d’apnée obstructive du sommeil

Syndrome d’apnée obstructive du sommeil

Quel lien avec l’activité physique ? Dr Stéphane Doutreleau.

Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS)

C'est un syndrome fréquent (2 % chez la femme et 4 % chez l’homme) et complexe, lié à une obstruction partielle ou complète des voies aériennes supérieures pendant le sommeil, responsable d’épisodes d’hypoxémie intermittente (HI). C’est un facteur de risque cardiovasculaire reconnu, qui doit être systématiquement recherché dans l’insuffisance cardiaque ou après un accident coronarien. L’activité physique (AP), dans toutes ses dimensions, a largement démontré des effets bénéfiques sur la morbi-mortalité cardiovasculaire, mais existe-t-il un lien entre AP et SAOS et quel est le retentissement du SAOS sur les performances et l’adaptation à l’effort ?

Effets de l’exercice sur le sommeil (1)

Il existe des relations évidentes entre sommeil et exercice. Les effets sont largement modulés par des paramètres à la fois individuels (âge, sexe, IMC, type de dormeur) et liés au type d’activité physique (intensité, durée, environnement, horaire de pratique). Ces interactions complexes sont biaisées par une littérature essentiellement consacrée aux sujets jeunes en bonne santé. Peu d’études objectives (c’est-àdire avec des données précises sur le sommeil) ont analysé l’impact du sport ou de l’activité physique chez les sujets ayant des pathologies et/ ou des troubles du sommeil. Il est toutefois généralement admis que les sujets qui ont des troubles du sommeil sont ceux pour lesquels les bénéfices de l’activité physique sont probablement les plus importants. Contrairement aux idées reçues, l’exercice modéré aigu, même pratiqué le soir après une journée de travail, n’a pas d’impact négatif sur l’architecture du sommeil. Les études rapportant un effet “négatif” concernaient généralement des exercices intenses et/ou longs (courses de 30 à 42 km). Les recommandations des sociétés savantes ne donnent donc plus de consignes en termes d’horaire pour la pratique de l’activité physique par rapport à l’heure du coucher. L’exercice régulier a, quant à lui, un effet dose-réponse tout à fait bénéfique et est un traitement non pharmacologique efficace chez les sujets présentant des troubles du sommeil. Les effets sur la qualité et la longueur du sommeil mettent toutefois longtemps (4 à 12 mois) avant d’être significatifs.

Influence du sommeil sur l’exercice (1)

La qualité du sommeil est fondamentale chez le sportif et l’athlète de haut niveau pour maintenir un niveau élevé de performance, une récupération de qualité et une diminution de l’incidence des blessures. Toutefois, les effets objectifs mesurables de la privation de sommeil sont difficiles à mettre en évidence avec des effets variables, selon les auteurs, sur le pic de VO2, alors que le temps de maintien d’un effort à intensité constante est diminué, probablement du fait d’une fatigue souvent rapportée et d’une perception plus difficile de l’exercice. L’influence semble moins évidente sur les sports sollicitant plus la filière anaérobie.

Capacité d’exercice et SAO S (2)

La fatigue et la somnolence diurne qui accompagnent le SAOS sont logiquement des facteurs péjoratifs pour la pratique d’une activité physique ou sportive, d’autant plus qu’il s’agit fréquemment de sujets en surpoids ou obèses. Ces sujets sont donc souvent sédentaires. Les données de la littérature sont à la fois peu nombreuses, décrivant des résultats parfois opposés, et les études rapportent des données concernant des petites populations, souvent hétérogènes (avec ou sans obésité, cumulant plus ou moins d’autres facteurs de risque, etc.). Les résultats sont donc difficiles à analyser. Une étude de grande ampleur a été récemment publiée, sur une population de 1 424 sujets (3) et montre que le SAOS altère les capacités d’exercice (4-7) avec une diminution du pic de VO2, du quotient ...

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