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Échocardiographie d’effort

Échocardiographie d’effort

Intérêt chez le sportif. Un article du Dr Aude Mignot, revue Cardio&Sport N°41.

Un des principaux objectifs du screening des athlètes en cardiologie est de dépister les cardiopathies pourvoyeuses de mort subite, en fonction du type d’activité pratiquée, du caractère compétiteur ou non, et d’une éventuelle pathologie cardiaque sous-jacente. L’échocardiographie de repos couplée à une évaluation à l’effort permet, grâce à une approche morphologique fonctionnelle électrique et hémodynamique, de répondre à bon nombre de ces interrogations.
Dr Aude Mignot

Ce que l’on sait des caractéristiques au repos du coeur d’athlète
Les changements hémodynamiques immédiats qui apparaissent au cours de l’exercice constituent le premier stimulus à l’origine du remodelage physiologique chronique du coeur d’athlète. Il faut rappeler que cette adaptation physiologique chronique à l’effort concerne les sportifs pratiquant au moins 8 h d’activité soutenue (≥ 60-70 % de VO2max) hebdomadaire et de manière régulière : c’est la définition de l’athlète. Le remodelage physiologique chronique ne peut donc en aucun cas concerner le sujet pratiquant une activité physique et sportive occasionnelle, pour lequel ces particularités devront être considérées comme fortement suspectes de cardiomyopathies. Les adaptations myocardiques sont classiquement décrites comme spécifiques du sport pratiqué (Fig. 1).

Les sports à composante isocinétique prédominante tels que la course à pied d’endurance et la natation sont à l’origine d’une surcharge en volume qui concerne les quatre cavités. A contrario, les sports à composante isométrique tels que l’haltérophilie et la musculation sont associés à peu de variation en termes de fréquence cardiaque mais à une augmentation des résistances vasculaires périphériques à l’origine d’une surcharge en “pression” au niveau du ventricule gauche. Enfin, de nombreux sports, notamment les sports collectifs, impliquent des éléments à la fois d’endurance et de résistance (Fig. 1) (1).
Cette classification est très schématique, et il faut retenir que l’adaptation principale est la dilatation cavitaire. Elle a été décrite pour la première fois en 1890 sur l’élite des skieurs de fond nordiques par Henschen. L’activité physique à haute intensité induit un remodelage cardiaque associant une dilatation biventriculaire et biauriculaire, et dans une moindre mesure une hypertrophie cardiaque qui, ensemble, définissent le coeur d’athlète (Fig. 2). Avant de spécifier la place de l’échocardiographie d’effort chez le sportif, il est utile de rappeler les particularités de l’examen de repos qui sont recueillies chez l’athlète avant l’évaluation d’effort.

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