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DIABÈTE ET SPORTS EXTRÊMES

DIABÈTE ET SPORTS EXTRÊMES

Une contre-indication réelle ? Un article de la revue Cardio&Sport N°36 - septembre 2013. Mise à jour août 2017.


Le diabète reste pour le grand public et certains
professionnels de santé une affection chronique
particulièrement handicapante qui limite l’espérance
de vie de ceux qui en sont atteints et constitue
un frein majeur à la réalisation de leurs rêves.
Ainsi, le diabète est considéré souvent comme
une contre-indication aux sports extrêmes. Cette
limitation est ressentie pour nombre de patients
comme une double peine : être malade et, de
plus, être “hors-jeu”. On entend par sport extrême
« une activité sportive particulièrement dangereuse
pouvant exposer à des blessures graves en
cas d’erreur dans son exercice ». Pourtant, les
progrès actuels de la médecine, de la technologie,
les connaissances physiopathologiques récentes
et la motivation des patients ont changé totalement
le panorama sportif des diabétiques. Depuis
quelques années, le message des soignants vise
de plus en plus à “autonomiser” les patients et
l’approche de l’éducation peut être appréhendée
parfois comme une forme de coaching à l’instar de
ce qui est proposé aux sportifs. Ainsi, il est demandé
aux diabétiques de bien se connaître pour éviter
les hypoglycémies, d’adapter leurs traitements,
de maîtriser le matériel, d’être observant, de faire
confiance à une équipe pour des programmes tout
à fait comparables à ceux proposés aux compétiteurs
de haut niveau.
Dr Saïd Bekka*



 

La pertinence de l’activité physique,
notamment dans le diabète de type 2, est
notoirement établie

Le glucose est le substrat préférentiellement
utilisé lors de l’activité,
il provient essentiellement du glycogène
musculaire. La contraction
des muscles stimule le transport
intracellulaire du glucose indépendamment
de l’insuline grâce à
la translocation des transporteurs
GLUT 4. Cette action est médiée par
une enzyme clé, stimulée par l’activité
physique, l’AMP-actived protein
kinase (AMPK). Celle-ci active la
production de NO et, par ce biais,
l’augmentation de la production de
GMP-c et la translocation des transporteurs.
L’exercice aigu a un effet
immédiat sur les GLUT 4, alors que
l’activité régulière permet, de plus,
une augmentation de leur nombre
et de leur expression (1).
Les principaux bénéfices démontrés
de l’activité physique dans le
diabète de type 2 sont issus d’une..
méta-analyse (2) conduite par la
Cochrane Collaboration. La revue

 

 

a recensé 14 études randomisées
(soit 377 patients), d’une durée supérieure
à 8 semaines et jusqu’à 2
ans, avec un suivi d’entraînement
authentifié. Sur l’HbA1c, le bénéfice
de l’exercice est une baisse de 0,6 %,
alors que le poids reste stable. Cependant,
il est retrouvé une modification
de la composition corporelle
avec une diminution de la masse
grasse, notamment viscérale et une
augmentation de la masse musculaire.
De même, le taux de triglycérides
s’améliore tout comme la sensibilité
à l’insuline.
Si les activités d’endurance (marche,
jogging, piscine...) sont depuis longtemps
recommandées, les exercices
en résistance sont eux aussi indiqués
(3), avec même un effet majoré
sur la baisse d’HbA1c lorsqu’ils sont
combinés (4).


Le maintien à long terme des effets
bénéfiques de l’activité physique a
été clairement établi avec la publication
...
 

 

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