L’anomalie de naissance et/ou de trajet des coronaires est une des principales causes de mort subite à l’effort. Comment la dépister et la prendre en charge ? Réponse avec deux cas cliniques. Dr Nima Endjah
Cas clinique N°1 : M. F., 30 ans, basketteur au niveau national
M. F. est basketteur de haut niveau. Sans antécédent médico-chirurgical, il se plaint, à la mi-temps d’un match, d’une douleur épigastrique brève. De retour pour le troisième quart-temps, il s’effondre en arrêt cardiorespiratoire. Il est immédiatement réanimé sur place grâce au défibrillateur semiautomatique externe (DSA) accessible dans la salle de sport puis il est transporté par le SAMU en salle de cathétérisme en moins de 30 minutes. Comme le montre le tracé ECG du DSA (Fig. 1), le rythme initial en fibrillation ventriculaire est traité par un choc électrique externe qui permet un retour en rythme sinusal. L’ECG enregistré par les médecins du SAMU (Fig. 2) montre initialement une fibrillation atriale puis un rythme sinusal (Fig. 3). En dehors d’un aspect de repolarisation précoce de type « notching » dans le territoire inférieur, son analyse ne révèle pas d’anomalie selon les critères de Seattle en regard du niveau d’entraînement.
La coronarographie ne montre pas de lésion athéromateuse significative des artères coronaires, mais met en évidence un trajet inter-aortopulmonaire d’une coronaire droite dominante. Elle naît d’un ostium, distinct du tronc commun, situé en regard de la cusp coronaire gauche. Cette anomalie de connexion de coronaire est bien confirmée par l’angioscanner. L’échographie cardiaque transthoracique (ETT) de contrôle ne permet pas de visualiser l’origine de la coronaire droite, contrairement à celle du tronc commun. L’IRM cardiaque est normale. Le patient a bénéficié d’une réimplantation chirurgicale de la coronaire droite. Devant son risque rythmique résiduel, il a refusé le défibrillateur automatique intracardiaque (DAI) qui lui a été proposé.
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