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Des chercheurs suédois ont
analysé le risque en aigu (1)
et le suivi (2) des participants
à la Vasalopette, à commencer par
le risque cardiovasculaire lors d’une
telle épreuve d’endurance (90 km
pour les hommes et pour certaines
femmes également !). Les accidents
répertoriés confirment un risque accru
au moment de la pratique sportive,
notamment chez les skieurs
les moins entraînés, surtout quand
il existe des antécédents symptomatiques
souvent méconnus ou
négligés : de 1970 à 2005, parmi les
698 102 participants sont survenus
13 décès ; compte tenu du temps de
la course, le risque de mortalité dû
à cet effort physique inhabituel est
ainsi multiplié par 7,7.
Ces chiffres rejoignent les données
de la plupart des études ayant évalué
l’augmentation du risque de mortalité
cardiovasculaire au moment d’un
effort physique intense et inhabituel,
y compris chez des sportifs entraînés.
A l’inverse, et c’est tout le paradoxe
d’une activité physique et sportive
(APS) pratiquée régulièrement, le
suivi des participants à cette Vasaloppet
montre des bénéfices indiscutables
pour l’espérance de vie :
pratiquer au moins une fois une
telle course sous-entend en général
un entraînement et une pratique
régulière ; la cohorte étudiée
entre 1989 et 1998 concerne près de
50 000 hommes et 25 000 femmes
avec un suivi de plus de 11 ans pendant
lesquels 410 décès sont survenus,
comparés aux 850 attendus (RR
de 0,48 ; IC 95 % : 0,44–0,53). Ce bénéfice
touche tous les âges et sexes
et est encore plus accru pour les sujets
les plus âgés ou ceux qui avaient
accompli plusieurs fois cette course.
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Des difficultés méthodologiques
Mais la question essentielle posée
par de telles données reste celle de
trancher entre une plus faible mortalité
imputable à la pratique régulière
d’une APS (l’acquis) ou à la “forme
physique” (fitness des Anglo-saxons),
qui intègre parfois uniquement “l’inné”.
Une bonne capacité d’effort,
exprimée en watts, temps d’effort,
VO2max… est à l’évidence un facteur
de longévité accrue – mortalité cardiovasculaire
mais aussi globale diminuées
– mais peut-être uniquement lié
à un patrimoine génétique favorable
et non toujours la résultante d’un
entraînement régulier. L’activité physique
est favorisée par un mode de vie
sain et des conditions de vie, notamment
socio-économiques, favorables.
A l’inverse, les sujets avec une santé
précaire ou peu aptes initialement
ont une plus faible propension à la
pratique sportive régulière. Toutes les
études épidémiologiques qui se sont
attachées au lien entre l’espérance de
vie et la capacité d’effort, le bien-être
ressenti, la quantification de l’activité
physique et sportive – qu’elle soit déclarée
ou réellement mesurée – ont,
bien sûr, tenté d’utiliser des méthodes
d’analyses statistiques tenant compte
des facteurs confondants possibles
et notamment des facteurs de risque
cardiovasculaire (HTA, hypercholestérolémie,
surpoids…) et des conditions
sociales. L’une des difficultés
méthodologiques est la quantification
de l’APS réalisée : il existe des activités
purement sportives, mais aussi
occupationnelles, de loisir, de déplacement
de nature diverse…
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