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Sport et règlements : Le croirez-vous ?

Sport et règlements : Le croirez-vous ?

Un article du Dr Marc Ferrière, revue Cardio&Sport n°43.

Dans le milieu sportif, persistent des particularités insolites au niveau des règlements concernant notamment le contrôle médical ou la tenue des sportifs.

En voici quelques exemples, souvent méconnus.

Aujourd’hui, le sport occupe une place majeure dans la société. Qu’on le pratique, qu’on le regarde, qu’on le soutienne (de manière chauvine, partiale ou esthétique), qu’on le haïsse, qu’on regrette sa place démesurée dans les médias, il ne laisse jamais indifférent. Le sport est multiple, ne respectant plus rien, ou au contraire respectant tout et tous – le repos dominical (y compris pour certains professionnels), les spécificités (championnats féminins, masculins, gays) dans quasiment toutes les disciplines. Ceci a donné lieu à de multiples règlements adaptés à chaque discipline, voire à chaque niveau dans chaque discipline. Ces règlements s’adaptent, sont remis au goût du jour, en fonction de l’évolution, mais aussi des moeurs et de la mondialisation du sport concerné.
 

Les arbitres

Dans toutes les disciplines, les arbitres doivent être licenciés d’un club, que ce soit une licence de joueur ou une licence d’encadrement. Cela passe donc le plus souvent par un certificat de non contreindication au sport. Cependant, des différences logiques et évidentes existent et doivent être prises en compte : certains sports demandent à leurs arbitres des tests d’effort obligatoires en fonction de l’âge (test d’effort pour les arbitres de football obligatoires à 45 ans, suite à des infarctus du myocarde et des décès sur les terrains). À l’opposé, pour arbitrer un tournoi de pétanque, il suffit d’un certificat d’aptitude physique à jouer à la pétanque. Plus le niveau de compétition augmente et plus les stages de formation des arbitres intègrent une préparation physique.

Les arbitres, dont la prestation est jugée, peuvent recevoir des sanctions et des cartons de couleurs variées selon la qualité de leur arbitrage, mais surtout pour des raisons disciplinaires et de comportement. Ils peuvent être, comme tout licencié, soumis eux-mêmes au règlement antidopage. Ainsi, en Coupe d’Europe de volley-ball, le contrôle de l’alcoolémie par alcootest est obligatoire pour tous les arbitres avant le match. Pour comparaison, le contrôle antidopage des joueurs se fait par tirage au sort, quand il se fait, et ne comprend pas l’alcootest (l’encadré 1 propose une explication à croire avec… modération). La compétence des arbitres est une compétence technique. Ainsi, il n’est pas nécessaire le plus souvent d’être ou d’avoir été performant dans un sport. Les stages techniques et de terrain sont en revanche nécessaires, et ils ont du succès malgré des exigences de plus en plus élevées et proportionnelles au niveau des compétitions. Il est donc possible d’être arbitre dans nombre de sports sans les avoir véritablement exercés, pour peu qu’on ait une connaissance reconnue, prouvée et validée de ce sport. À l’inverse, dans certains sports, le fait d’avoir pratiquer est indispensable. C’est le cas du judo : pour arbitrer, il est nécessaire d’être au moins “ceinture jaune”, et à un très haut niveau d’arbitrage, il faut avoir un passé de judoka de haut niveau. En fait, plus le niveau de compétition est élevé et plus on retrouve comme arbitres et juges des anciens compétiteurs de haut niveau qui ont bien sûr validé les tests de niveau d’arbitrage.

Concernant la limite d’âge des arbitres, des dérogations sont possibles dans certains sports pour les demandeurs de moins de 18 ans. La limite supérieure est très variable et est d’autant plus basse que l’arbitrage fait appel à des dépenses physiques significatives (par exemple arbitre de football versus arbitre de chaise en tennis). Des dérogations ou des tests physiques complémentaires sont en général demandés dès 40 ans dans les sports à forte composante physique pour l’arbitre. Finalement, beaucoup de fédérations demandent à côté ou à la place du seul certificat de non contre-indication au sport, un certificat d’aptitude à l’arbitrage qui tient compte des spécificités physiques nécessaires : capacité physique faible (arbitre de chaise) ou forte (arbitre de terrain).

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