
COMMENT LA PRESCRIRE ? Un dossier de la revue Cardio&Sport N°51.
SOMMAIRE
1 Bénéfices de l’activité physique : comment ça marche ?
Pr François Carré (Rennes)
2 Effets bénéfiques de l’activité physique dans l’hypertension artérielle
Dr Stéphane Doutreleau (Grenoble)
3 Effets bénéfiques de l’activité physique chez le coronarien
Dr Jean-Michel Guy (Saint-Étienne)
4 Effets bénéfiques de la réadaptation dans l’insuffisance cardiaque
Dr Jean-Yves Tabet (Villeneuve-Saint-Denis, Massy)
5 Effets bénéfiques de l’activité physique chez la personne atteinte d’une cardiopathie congénitale
Dr Sonia Corone (Briis-sous-Forges, Paris)
INTRODUCTION
L’activité physique et sportive régulière a des effets bénéfiques sanitaires parfaitement validés. Elle fait partie des thérapeutiques non médicamenteuses validées par la HAS en 2011 et, depuis cette année, dans la nouvelle loi pour la santé, il est recommandé aux médecins traitants de prescrire une activité physique adaptée à leurs patients présentant une affection de longue durée (ALD). Cette reconnaissance ne pouvait pas être ignorée par votre revue Cardio & Sport, d’où ce dossier dans lequel vous découvrirez, peut-être, les mécanismes par lesquels l’activité physique peut à la fois abaisser l’hypertension artérielle, prévenir certains cancers et limiter l’évolution d’une maladie d’Alzheimer. Les effets bénéfiques de l’activité physique en cardiologie sont abordés dans les articles suivants et, vu la diversité de ceux-ci, nous avons dû effectuer un choix qui nous l’espérons vous comblera.
Pr François Carré (Rennes)
1 Bénéfices de l’activité physique : comment ça marche ?
Pr François Carré (Rennes)
Les muscles squelettiques constituent le plus grand organe du corps humain. L’activité physique (AP), définie comme une contraction musculaire élevant la dépense énergétique au-dessus du métabolisme basal, est reconnue par la Haute autorité de santé (HAS) comme une thérapeutique non médicamenteuse. Sa prescription par le praticien, jugée indispensable par l’ensemble des sociétés savantes, a été légalement recommandée en France cette année dans les affections de longue durée (ALD). Mais comment marche l’AP sur la santé ?
LES MÉFAITS DE LA SÉDENTARITÉ ET DE L’INACTIVITÉ PHYSIQUE Sédentarité (temps journalier passé assis) et inactivité physique ne sont pas synonymes. Les effets délétères sur la santé de ces deux composantes du mode de vie, souvent, mais pas toujours, associés (oui on peut être sportif et sédentaire !), sont multiples (Tab. 1) et indépendants (1, 2). Les tableaux phénotypiques, très différents, de tous ces méfaits partagent les mêmes mécanismes pathogénétiques. En bref, l’accumulation de graisse viscérale et péri-organique est associée à une libération de cytokines, les adipokines élèvent les niveaux chroniques d’inflammation et de stress oxydatif et diminuent les défenses immunitaires et antitumorales ainsi que les capacités de vasomotricité. Ainsi, personne ne peut se vanter d’avoir une assez bonne santé pour résister au choix d’un mode de vie inactif et sédentaire, qui diminue en moyenne la longévité et l’espérance de vie respectivement de 5 et 8 ans (3).
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