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LA FIBRILLATION AURICULAIRE DU SPORTIF

LA FIBRILLATION AURICULAIRE DU SPORTIF

De la physiopathologie au traitement. Un article de Marc Ferrière, revue Cardio&Sport - n°27, Mai 2011. Mise à jour août 2015.

 

 

La fibrillation auriculaire est le trouble du rythme le plus fréquemment rencontré chez le sportif (1-8). Elle a des aspects particuliers : sa fréquence, son mécanisme, sa symptomatologie clinique, sa prise en charge thérapeutique et son évolution particulière. Enfin, ses conséquences sur l’activité physique sont très liées au profil évolutif et au profil de carrière du sportif.
Chez un sportif qui se plaint de tachycardie, il y a plus d’une chance sur deux qu’il s’agisse d’une fibrillation auriculaire paroxystique.

 

 

 

 

Le rapport entre l’activité physique

et l’incidence de la fibrillation auriculaire
(FA) est établi par de multiples
études ou registres. Chez les
sujets qui ont une activité physique
modérée et régulière, l’apparition
(incidence) de FA est moins
fréquente que dans la population
sédentaire, et ceci dans les différentes
tranches d’âge (1, 6-8). Chez
l’adolescent où la survenue de FA
est très rare, elle est beaucoup plus
fréquente chez le sportif, par rapport
au non sportif, mais reste très

exceptionnelle.

 

Il existe un rapport très fort entre
l’activité d’endurance ou d’extrême
endurance et la survenue de FA,
avec un risque 5 fois plus fréquent
chez le sportif par rapport au sédentaire
(ceci n’est pas vrai pour la
sportive : le risque chez l’homme
est 4 fois plus important que chez la

sportive).

 

La FA “touche” 0,5 % des jeunes,
0,2 % des sportifs et 0,8 % des sportifs
endurants (7), essentiellement
ceux poursuivant une activité d’endurance
sur plusieurs années. L’âge
moyen de survenue est de 40 à 50
ans.
Des études prospectives ou rétrospectives
ont démontré ces éléments
(1, 7, 8) :
• suivi des participants aux courses
d’orientation en scandinavie : à 10
ans, 5,3 % des sportifs ont eu au
moins 1 accès de FA (0,9 % dans la
population sédentaire du même
âge) ;
• suivi de coureurs ayant participé
au tour de suisse 1955-1975 : à l’âge
moyen de 66 ans, 10 % des cyclistes
ont eu au moins 1 accès de FA ,
contre 0 % des témoins sédentaires
(1).
A contrario , Pellicia (8) ne trouve
pas d’incidence plus importante
de la FA chez le sportif ; mais les effectifs
ne sont pas les mêmes : un
peu moins de 20 000 sportifs dans

 

 chaque groupe, des sportifs plus

jeunes et un pourcentage d’endurants
ou d’ultra-endurants pratiquant
depuis des années probablement

très faible.

 

> Mécanisme physiopathologique
Plusieurs éléments interviennent,
sans que l’on ait une explication définitive
; le remodelage auriculaire
joue un rôle important, mais aussi
les variations du tonus sympaticovagal,
la baisse des défenses immunitaires
du sportif, l’incidence d’un
reflux gastro-oesophagien, une prédisposition

génétique.

 

Le remodelage auriculaire
joue un rôle très important
Il explique cette arythmie chez l’endurant
ou l’extrême endurant ; le
diamètre auriculaire gauche est significativement
plus élevé chez les
sportifs qui ont eu au moins un accès
de FA (8), même si la constatation
d’une grande oreillette gauche
chez un sportif sain ne permet pas
de prédire la survenue d’une FA.
En cas de surentraînement ou d’une
charge d’entraînement majeure, la
réduction d’activité ou son interruption
diminue la fréquence des accès
de FA et un remodelage inverse a pu

être évoqué.

 

Les variations du tonus
sympathique (1, 2, 6)
L’activité physique entraîne des modifications
bien connues de la balance
vago-sympathique, “extériorisées”
par la bradycardie du sportif,
la fréquence des bradycardies nocturnes
au holter et la modification
des composantes basse et haute
fréquence au même holter-ECG.
Tout ceci est réversible avec l’arrêt
de l’activité physique. Chez le coronarien,
l’effet anti-arythmique
de la réadaptation et de l’activité...

 

 

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