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MORT SUBITE CHEZ LE SPORTIF

MORT SUBITE CHEZ LE SPORTIF

Quoi de neuf entre 2004 et 2014 ? Un article du Dr Laurent Chevalier, revue Cardio&Sport N°40 - Septembre 2014. Mise à jour décembre 2018.

Abordée dans de rares publications durant les années 1990, la problématique de la mort subite du sportif a, ces 10 dernières années, fait l’objet de nombreux travaux. Si certains points ont été confirmés ou élucidés, d’autres ont été soulevés et les questions sans réponse évidente restent encore nombreuses. Opérons donc une petite remontée dans le temps.

La mort subite du sportif en 2004

En ce qui concerne la prévalence, nous savions que la mort subite touchant les jeunes athlètes était un phénomène rare mais dont la fréquence énoncée dans des travaux préliminaires (1, 2, 3) restait à préciser. Nous n’avions, par ailleurs, pas d’idée précise de l’ampleur du phénomène dans les populations de sportifs vétérans, que leur pratique soit de compétition ou de loisir. Nous avions déjà conscience de la nette prédominance des victimes de sexe masculin, y compris chez les athlètes de moins de 35 ans (3). Nous pensions également que l’intensité de l’effort avait un rôle important dans le déclenchement de l’accident (4, 5).

Au rayon des causes, nous avions la notion que la coronaropathie était la principale responsable des décès chez les sportifs de plus de 35 ans, et nous pensions que la myocardiopathie hypertrophique était sans conteste la première cause de mort subite chez le jeune athlète (2, 6).

De très rares publications avaient cependant déjà évoqué également le rôle important des anomalies de naissance et/ou de trajets des artères coronaires (7), des myocardites (8, 9) et de la maladie arythmogène du ventricule droit (10) dans certaines populations de jeunes sportifs.

Dans le cadre diagnostique, nous avions à notre disposition en pratique quotidienne, outre l’interrogatoire et l’examen clinique, l’ECG de repos, l’épreuve d’effort et l’échocardiographie. Nos critères de normalité de l’ECG du sportif souffraient cependant d’un manque certain de pertinence, notamment vis-à-vis des troubles de repolarisation. Nous n’avions, par ailleurs, aucune idée des valeurs échocardiographiques d’effort chez le sportif ; le strain n’était pas disponible et l’IRM myocardique faisait ses premiers pas.

À cette époque, aucune recommandation officielle pour prévenir la mort subite du sportif n’avait été édictée.

La mort subite du sportif en 2014

Dix ans plus tard, nous cernons un peu mieux la question de la mort subite du sportif, mais beaucoup de points restent obscurs. Grâce à plusieurs travaux menés dans différents pays européens au sein de la population générale (11-13), nous avons souligné l’ampleur du phénomène, avec, par exemple, la survenue de trois à quatre décès par jour liés à la pratique sportive dans la population générale dans un pays comme la France. Nous avons eu confirmation que la plupart de ces décès touchaient des hommes mais nous avons appris que plus d’un tiers d’entre eux n’avait pas 35 ans lors de l’accident. Le bilan en termes d’années de vie perdues est donc assez considérable, et superposable à celui concernant les accidents de la route, même si la prévalence de la mort subite non traumatique liée au sport semble approximativement deux fois moindre.

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