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SYNCOPE ET MALAISE CHEZ LE SPORTIF

SYNCOPE ET MALAISE CHEZ LE SPORTIF

Un dossier de la revue Cardio&Sport N°38 - Janvier 2014, rédigé par David Matelot (CIT Inserm), et le Pr François Carré (Hôpital Pontchaillou, Rennes. Mise à jour juillet 2018.

Introduction
La survenue d’un “malaise” chez le sportif est un
événement fréquent. Ses causes sont nombreuses,
mais pour le cardiologue, c’est le diagnostic de syncope
qui va poser les principaux problèmes. Les diagnostics
positifs mais surtout étiologiques d’une syncope sont
donc essentiels pour décider de l’attitude à la fois
préventive d’une récidive et thérapeutique, mais aussi
vis-à-vis de la pratique sportive ultérieure. En effet,
une syncope prémonitoire est rapportée dans 15 à
25 % des morts subites liées à la pratique sportive
et peut donc révéler une cardiopathie à risque vital.
De plus, la symptomatologie syncopale peut, selon
le type de sport pratiqué, poser un problème de non
contre-indication spécifique.

 

La syncope,un accident fréquent
dont le diagnostic est parfois difficile

La syncope est définie comme
une perte de connaissance brutale
induite par une hypoperfusion
cérébrale transitoire, de courte
durée, et suivie d’une récupération
complète et spontanée (2).
Elle peut être précédée de signes
avant-coureurs (1). La perte de
connaissance dure en moyenne
20 secondes, mais peut se prolonger
jusqu’à plusieurs minutes. La
syncope se différencie d’une perte
de connaissance qui est due à un
traumatisme, à une crise d’épilepsie
(3) ou à une pseudo-syncope
psychogène (4).

Malgré des mécanismes physiopathologiques
très différents, la crise
d’épilepsie et les syncopes peuvent
parfois être difficiles à différencier.
En effet, des contractions musculaires
involontaires peuvent avoir
lieu pendant une syncope du fait
de l’hypoperfusion cérébrale (3).
Deux éléments peuvent alors permettre
de différencier la syncope
de l’épilepsie : le contexte et les
prodromes. Les syncopes réflexes
ont lieu généralement dans des
situations particulières (arrêt brutal
d’un effort intense, maintien
de la position debout, douleur,
peur…) et sont souvent précédées
de signes caractéristiques (troubles
de la vue, chaleur, nausées, sensation
de faiblesse…) qui sont rares
dans les crises d’épilepsie (4, 5, 7).
En réalité, le diagnostic différentiel
reste souvent difficile et 20 à 30 %
des patients considérés comme
épileptiques souffriraient d’une
autre pathologie à l’origine de
leurs pertes de connaissance, qui
est souvent un dysfonctionnement
cardiaque (6, 7). En cas de doute
persistant, un bilan cardiologique
avec ECG de repos, échocardiogramme,
voire épreuve d’effort,
s’impose pour éliminer une pathologie
cardiaque arythmogène.

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