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Maladie de Kawasaki : Stratification du risque

Maladie de Kawasaki : Stratification du risque

Un article de la revue Cardio&Sport N°47.

Un jeune garçon de 15 ans est adressé dans notre unité afin de réaliser une IRM cardiaque de stress en raison de douleurs thoraciques survenant à l’effort et évoluant depuis 4 ans.
Pr Jérôme Garot, Dr Francesca Sanguineti, Dr Jean-François Piéchaud

CAS CLINIQUE

Le jeune garçon n’a ni facteur de risque cardiovasculaire ni maladie auto-immune connue. Parmi ses antécédents, nous retenons dans son carnet de santé un épisode d’insuffisance cardiaque modérée à l’âge de 4 mois, associé à de la fièvre (38,5 °C) et à une dysfonction ventriculaire gauche modérée transitoire. Les symptômes se sont amendés en une huitaine de jours avec guérison complète et normalisation de la fonction ventriculaire.
Quatre ans plus tôt, à l’âge de 11 ans, le garçon a bénéficié d’une scintigraphie myocardique de stress au MIBI, en raison de l’apparition de ces douleurs thoraciques à l’effort. Les images scintigraphiques et le compte rendu indiquent l’absence d’argument en faveur d’une ischémie myocardique (Fig. 1). Nous n’avions pas les tracés ECG de cet examen.
Ce jeune lycéen de seconde a continué à se plaindre de douleurs thoraciques à l’effort, limitant ainsi son activité et l’amenant notamment à refuser la pratique du sport en classe. Les douleurs se sont accélérées au cours des derniers mois, survenant pour des efforts plus modestes, et son cardiologue décide de faire pratiquer une IRM myocardique de stress. Nous avons réalisé cette investigation (Siemens 1.5T Espree®, Erlangen, Allemagne) sous dipyridamole (0,84 mg/kg sur 3 min par voie intraveineuse lente [IVL]) avec une imagerie de perfusion immédiatement après un effort modéré. La fréquence cardiaque (FC) de base était de 67/min et la pression artérielle de 110/70 mmHg. Les séquences ciné IRM en début d’examen, acquises avant le stress pharmacologique, indiquent une fonction ventriculaire gauche globale et segmentaire normale. Le ventricule droit est normal également. Il n’y a pas de valvulopathie ni de cardiomyopathie hypertrophique. Les images de perfusion myocardique lors du premier passage du bolus de gadolinium (Dotarem 0,1 mmol/kg IV bolus 5 cc/s, Guerbet, Aulnay, France) mettent en évidence un défect de perfusion sous-endocardique très étendu au niveau du myocarde ventriculaire gauche (hyposignal) (Fig. 2).

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