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EMBOLIE PULMONAIRE ET SPORT

EMBOLIE PULMONAIRE ET SPORT

Un diagnostic difficile. Dr Marc Ferrière, revue Cardio&Sport N°35 - Mai 2013. Mise à jour avril 2017.

Pourquoi un article sur l’embolie pulmonaire (EP), cette maladie fréquente, habituellement non reliée à l’activité physique ou sportive ?

La mort subite par EP qui, autrefois, représentait 20 % des causes de mortalité (toutes causes confondues), figure maintenant dans la catégorie “divers” à moins de 5 % des étiologies chez le sujet jeune ou le sportif. L’EP est la troisième atteinte cardiovasculaire après l’infarctus du myocarde et l’accident vasculaire cérébral ; son taux de mortalité est supérieur à celui de l’infarctus, du fait d’un diagnostic difficile et retardé (24, 25).

Dr Marc Ferrière

 

L’incidence de l’EP n’est pas
diminuée chez le sportif, tout
comme la fréquence des épisodes
de thrombophlébites (TP)
(dont 25 % sont associés à une EP
symptomatique ou non, 50 % si le
diagnostic est retardé, ce qui est le cas
habituellement chez le sportif). Cette
atteinte, indissociable de l’EP, justifie
de ne pas méconnaître cette affection,
sa prise en charge et son suivi
thérapeutique et pratique (reprise de
l’activité physique et prévention des
rechutes).
Une recherche sur Google™ donne
des noms de sportif(ve)s récemment
décédé(e)s d’EP (médaillée d’or olympique
à l’âge de 26 ans (marteau),
récent champion du monde cycliste)
ou récemment atteints d’EP (une
des premières joueuses de tennis du
monde, un des meilleurs marathoniens
mondiaux médaillé de bronze
aux JO et champion d’Europe)…
Dans notre carrière médicale, nous
sommes relativement fréquemment
confrontés à ce diagnostic chez un
sportif. Quelles sont donc les relations
éventuelles avec l’activité physique
(et quel type d’activité) ? Y a-t-il
une prévention/éducation à faire ?
Quelles sont les éventuelles particularités
cliniques, thérapeutiques ?
Existe-t-il une incidence sur la reprise
du sport avec les thérapeutiques anticoagulantes,
anciennes ou nouvelles ?
 

 

 

L’embolie pulmonaire chez le sportif
Il est établi que l’activité physique par
elle-même ne facilite pas la survenue

d’EP et il n’y a pas plus d’EP chez le
jeune athlète que dans la population
générale du même âge (et pas moins
non plus). Cependant, l’activité physique,
surtout si elle est intense et
prolongée, entraîne des troubles de
la crase sanguine, favorisant la survenue
de thrombose veineuse sur
un terrain anatomique ou génétique
anormal et pouvant alors s’accompagner,
dans 30 à 50 % des cas, d’EP si le
diagnostic de TP est retardé. 25 % des
thromboses veineuses superficielles
s’accompagnent ou sont suivies de
thromboses veineuses profondes ou
d’embolies pulmonaires symptomatiques
(27). Enfin, 20 % des EP et TP
sont dites primitives, “non provoquées”
(8, 10-12).

Une clinique trompeuse
Un sujet jeune est volontiers exposé
à des traumatismes “masquants”, ce
qui explique que le diagnostic soit
posé tard : un hématome du mollet
(rupture d’une veine perforante
par l’effort ?), un claquage musculaire
(mollet) comprimant les veines
s’accompagne souvent d’une TP (3-6,
23-28). 
 

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